« Un jour, Bitcoin sera remplacé par une version 2.0, plus rapide, plus moderne. » C’est une idée répandue, et qui semble logique si l’on y applique les schémas habituels de l’innovation technologique. Mais elle passe à côté de la nature même du Bitcoin et de la vision radicalement différente qu’il incarne. Explications : La majorité des personnes qui, comme moi, s’y intéressent depuis longtemps et y investissent une partie de leur patrimoine ne cherchent pas un « meilleur » Bitcoin. Nous ne voulons pas d’un Bitcoin plus rapide. Ni d’un Bitcoin capable de traiter davantage de transactions par seconde. Ni d’un Bitcoin avec des fonctionnalités supplémentaires comme les smart contracts. Ce que nous valorisons, c’est justement son immobilité. Et ce “nous” désigne tous ceux qui sont véritablement investis dans Bitcoin, financièrement comme philosophiquement. Certains rêvent par exemple d’un réseau plus rapide adapté aux paiements quotidiens, mais ils n’en détiennent qu’une part marginale, rendant leur opinion inaudible. Bitcoin est ce que l’on souhaite qu’il soit. Et il est avant tout un réseau résilient, dont la stabilité et la résistance au changement, en font toute sa valeur. On dit souvent qu’il n’existe pas de “deuxième meilleur” Bitcoin. Et c’est vrai. Bitcoin répond à un besoin unique : 👉 un actif numérique résistant à la censure, 👉 une émission monétaire limitée et prévisible, 👉 que personne ne peut arrêter en appuyant sur un bouton. Bitcoin, c’est la liberté de posséder. Et pour préserver cette liberté, Bitcoin doit rester ce qu’il est : un système décentralisé, immuable et extrêmement résilient. Cela ne veut pas dire qu’il n’évoluera jamais. En cas de menace existentielle — comme le quantique, par exemple —, il pourrait y avoir des ajustements. Bitcoin n’est en réalité pas entièrement statique. mais Il évolue très lentement, par consensus, et uniquement sur des sujets compatibles avec ses valeurs fondamentales. Tant que cette stabilité culturelle prévaut, Bitcoin ne changera pas. Et c’est ce qui en fait un projet séculaire, toujours pertinent dans 100 ans. À l’inverse, les autres cryptos — Ethereum, Solana, Cardano… — sont engagées qu’elles le veulent ou non dans une course à l’innovation, à la performance, aux cas d’usage. Elles se battent pour devenir les fondations de l’infrastructure numérique du futur. C’est un jeu technologique passionnant, mais c’est aussi un jeu d’élimination : dans 10 ans, la sélection naturelle aura fait son office. On peut parler d’un Ethereum 3.0. Mais imaginer un Bitcoin 2.0 n’a tout simplement aucun sens. Bitcoin est né dans un contexte unique d’indifférence généralisée et de croissance décentralisée. Cet alignement ne pourra jamais être reproduit. Et c’est ce qui fait de Bitcoin un actif vraiment irremplaçable. Alors si vous attendez le nouveau Bitcoin pour enfin vous y intéresser sérieusement, n’attendez plus car il est déjà arrivé !